Je me rends compte avec le temps et les discussions des personnes autour de moi qu'il y a un point spécifique dans notre société social-démocrate, tout comme dans n'importe quelle société capitaliste, qu'on ne contrôle pas : la production de déchets. Au contraire, on a encouragé pendant toute la seconde moitié du dernier siècle à produire des déchets.
La quintessence? Selon moi, les publicités de plats Ziploc. On le compare aux plats Tupperware, en soulignant que même s'ils ont les mêmes propriétés pour la conservation des aliments, les plats Ziploc sont moins dommageables pour le portefeuille s'il faut les donner ou les jeter en cas de bris. Effectivement, ils coûtent moins cher à produire. Le problème, c'est qu'ils sont aussi dommageables pour l'environnement lorsqu'on les jette.
Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres : Les Swiffers pour remplacer la vadrouille, les Q-tips pour remplacer l'oriculi, le savon liquide en bouteilles pour remplacer le savon en pains, les éponges "Effaceur magique" jetables après utilisation... Tout ça, on achète, on utilise, on jette.
Au final, tous les articles cités de ce type qui ont été produits avant l'an 2000 existent aujourd'hui encore dans nos dépotoirs, et existeront encore pour les années à venir.
Oh je ne dis pas qu'on ne fait rien. Les restaurants Subway et A&W distribuent maintenant des pailles en carton au lieu de celles en plastique, malgré quelques personnes qui chialent sur le goût de la paille. C'est bien beau la paille, mais il faudrait aussi s'attaquer au couvercle du verre, qui lui est toujours en plastique jetable. Oh non, il est recyclable, mais numéro 6 : aucun centre de tri ne les accepte.
Évidemment, dans le domaine de la restauration rapide, il faudrait dans un monde idéal qu'il n'y ait justement plus de restauration rapide. En attendant de changer la culture, c'est toujours mieux de changer les emballages pour être plus écolo. Mais il y a encore du travail à faire...
Depuis janvier 2018, Montréal bannit les sacs de plastique à usage unique sur leur territoire. IGA a décidé de le faire bientôt pour toutes ses épiceries. À Vancouver, des initiatives personnelles sont plus loufoques, mais atteignent leur cible.
Les sacs réutilisables prennent donc de plus en plus de place. Encore faut-il que ses sacs soient durables, parce que s'ils se brisent après un an de visites hebdomadaires à l'épicerie, on n'est pas plus avancés.
Nous sommes encore à l'époque du consommer-jeter, et il faut l'achever maintenant. C'est difficile de changer ses habitudes, mais il faudra faut le faire. Il faut réévaluer chaque aspect de notre consommation, et c'est dur. Ça peut prendre des mois, des années même. Mais nous réussirons, j'en suis convaincu.