Puis, arrive chez eux le goût d'essayer de nouvelles saveurs, nouvelles boissons, embouteillées de façons de plus en plus hétéroclites. Je dois leur inculquer la notion « acheter ⇒ jeter », c'est-à-dire que presque la totalité des achats que nous faisons provoque la mise au rebut de quelque chose. Acheter un pain? Jeter le sac de pain. Acheter une boîte de biscuits? Jeter la boîte. Acheter un melon d'eau? Jeter l'étiquette qui y était collée. Acheter une nouvelle montre connectée? Jeter tout son emballage. Puis, ultimement, jeter ladite montre.
Ah oui : vous remarquerez qu'on jette beaucoup plus d'emballage, en termes de volume, lorsqu'on achète de la viande, que lorsqu'on achète des légumes.
Tout ça pour dire que si c'est mieux de récupérer que de jeter, c'est encore mieux de réduire les achats que de récupérer.
Mais, maudite marde, je ne peux pas contrôler les achats de mes enfants. Je n'ai plus la capacité légale d'être dictateur de ma progéniture. Alors, il faut faire avec la quantité impressionnante d'emballages que cela génère. Heureusement, la plupart des bouteilles et des canettes sont consignées.
Mais pas toutes!
Beaucoup de marques ne font pas consigner leurs canettes, ce qui fait qu'on ne paie pas de dépôt pour celles-ci. Une fois à la maison, ouvertes et bues, elles sont souvent mêlées avec les autres canettes de même format, même matériau (aluminium), mais pour lesquelles on a payé une consigne.
Petite mise en contexte pour les non-Québécois : Le système de consigne qu'on a au Québec est bien : la plupart des canettes en aluminium vendues sont marquées d'une mention "Consigné 5¢ Refund Québec". Sur la facture, lors de l'achat d'un paquet de 24 canettes, on verra en plus la mention d'un dépôt de 1,20 $. Même chose pour les bouteilles de plastique (5¢) et les bouteilles de bière en vitre (10¢), ainsi que quelques formats moins courants de diverses boissons (20¢). Cela, en plus d'être écologique, a généralement permis pour les embouteilleurs des économies sur les achats de contenants. Par exemple, une bouteille de bière en vitre brune peut être réutilisée 15 fois.
Mais le prix de la consigne n'a pas changé depuis son instauration en 1984. Forcément, avec l'inflation, on sent de moins en moins la pression pour retourner les vides. Je n'aurais rien contre de payer 50 ¢ de plus pour une canette de Kik Cola, qui me sera remboursée lorsque je la ramène vide au commerçant. 10 vides = 5 $. Ça encouragerait le retour!
Tout ceci pour faire le plaidoyer suivant au gouvernement québécois :
C'est très bien d'ajouter d'autres emballages à gérer avec une consigne. Mais pouvez-vous aussi augmenter le prix de la consigne? Le gouvernement Couillard avait voulu le faire en 2016. Qu'est-ce qui a achoppé?